Un film de Blake EDWARDS | comedie | Royaume-Uni | 1976 | 103mn
C'est traumatisé par la chance miraculeuse et l'insolente réussite de son adjoint Jacques Clouseau, que nous retrouvons l'inspecteur principal Dreyfus interné dans un asile psychiatrique. En voie de guérison, Dreyfus va rechuter à la vue de Clouseau venu lui rendre visite, et se transformer en criminel démoniaque acharné à la perte de son persécuteur. Après avoir engagé l'élite du gangstérisme international, Dreyfus enlève l'inventeur d'un terrible « laser » avec lequel il menace de rayer de la carte l'Amérique et l'Angleterre si les agents secrets du monde entier ne parviennent pas à supprimer Clouseau
Réalisation : Blake EDWARDS
Scénario : Blake EDWARDS & Frank WALDMAN
Avec : Peter SELLERS, Herbert LOM, Colin BLAKELY, Léonard ROSSITER, Lesley-Ann DOWN, Burt KWOUK, André MARANNE, Michael ROBBINS, Marne MAITLAND, Richard VERNON, Dick CROCKETT & Byron KANE
Musique : Henri MANCINI
Montage : Alan JONES
Directeur de la photographie : Harry WAXMAN
Production : Amjo Productions
Producteur : Blake EDWARDS & Tony ADAMS
Né en 1922 à Tulsa, William Blake McEdwards grandit à Los Angeles, au sein d’une famille ayant déjà un pied dans l’industrie cinématographique grâce à son père et son grand père. C’est donc de manière naturelle qu’il va se diriger vers le monde du cinéma dès 1942, tout d’abord en tant que coursier et figurant. Assez rapidement, il commence à jouer des petits rôles dans de nombreux films, dont Les Sacrifiés de John Ford. Parallèlement à ces activités professionnelles, il écrit également pour la radio et la télévision, pour laquelle il créé et produit une série à succès, Peter Gunn, diffusée entre 1958 et 1961 sur la NBC. Mais c’est en 1948 que sa carrière prend un véritable tournant. En effet, il fait la connaissance de l’acteur et réalisateur Richard Quine, qui l’engage comme acteur puis comme son scénariste attitré.
Progressivement, Edwards va parvenir à porter ses propres scénarios à l’écran, et cela commence en 1955 avec Bring Your Smile Along mais c’est en 1957, avec Mister Cory (L’extravagant Monsieur Cory), qu’il fait ses preuves. Grâce à l’interprète du film Tony Curtis, le jeune cinéaste va pouvoir être engagé comme metteur en scène sur le film dont il était le scénariste, et surtout révéler sa personnalité. L’acteur et le réalisateur se retrouvent en 1959 pour Operation Petticoat (Opérations jupons), film qui contribue à renouveler le genre de la comédie américaine et qui permet de révéler Edwards au public.
En 1961, il met en scène Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s (Diamant sur canapé) dans lequel il joue habilement entre burlesque et tragique. Ce film est également le point de départ d’un de ses thèmes favoris, à savoir le personnage principal à l’origine de sa gloire, que l’on retrouve dans ses deux films suivants Experiment in Terror (Allo, brigade spéciale, 1962) et Le jour du vin et des roses (1963). Il enchaîne ensuite avec The Pink Panther (La Panthère rose), premier film de sa série sur l’inspecteur de police français et catastrophe ambulante Clouseau, incarné avec génie par Peter Sellers. Les années soixante et soixante-dix sont pour Edwards une période prolifique où il enchaîne les comédies à succès avec entre autre plusieurs épisodes de sa série La Panthère rose, (A Shot in the Dark (Quand l’inspecteur s’emmêle, 1964), The Return of the Pink Panther (Le retour de la Panthère rose, 1975)), ou The Party (1968), toujours avec Peter Sellers.
À la fin des soixante-dix, suite à des difficultés rencontrées sur Wild Rovers (Deux Hommes de l’Ouest, 1971) et The Carey Treatment (Opération clandestine, 1972), Edwards tente tant bien que mal de s’affranchir des studios. En 1979, il rencontre un immense succès public et critique avec sa comédie subtile TenElle), sur les angoisses des hommes face à la vieillesse. Il réalise ensuite une satire du milieu hollywoodien, S.O.B., dans lequel on retrouve sa femme, Julie Andrews. Si le film est un échec, il permet malgré tout à Blake Edwards de traduire son amertume face aux majors. Surtout, ce film annonce une nouvelle période de la filmographie du cinéaste, qui est bien plus personnelle, mais qui n‘obtient pas toujours les faveurs du public, quelque peu dérouté. En effet, à travers ses films, Edwards va se mettre à aborder ses propres obsessions, toujours sur le ton de la comédie, à savoir la peur de la maladie, l’identité sexuelle (Victor Victoria), et la psychanalyse (The Man who Loved Women, (L’Homme à femmes)). Avec That’s Life (1986), qui traite d’un homme qui se hait et pense qu’il va mourir, Edwards se confie d’avantage, et signe sa plus sombre comédie.
En 1992, le Festival de Cannes lui rend hommage, et Edwards rend la pareille en présentant un nouveau montage de son film de 1968 Darling Lili. Il finit sa carrière cinématographique en signant quelques scénarios pour la télévision, et surtout par le dernier film de la série La Panthère Rose, The son of Pink Panther (Le fils de la Panthère rose, 1993).
Disparu en 2010, Edwards est considéré comme un réalisateur singulier, qui occupe une place à part dans le paysage du cinéma américain, et en particulier dans le genre de la comédie américaine, car il est un des seuls à avoir osé mélanger les genres. En faisant se côtoyer burlesque et drame, et en révélant par conséquent une certaine sensibilité, il a participé au renouvellement de la comédie américaine. S’il s’était fait plus discret ces dernières années, le monde du cinéma ne l’avait pas oublié puisqu’il a reçu un Oscar d’honneur en 2004 pour l’ensemble de sa carrière.
FILMOGRAPHIE SELECTIVE