Sortie en salles le 20 juin 2007
« C'est un film très libéré, sans influence d'un maître ni d'une école. C'est un peu paradoxal, mais la seule expérience qui a pu marquer ce film, c'est plutôt celle de Jean Rouch, car je trouve que c'est un film de cinéma vérité, un film de Rouch fait avec beaucoup d'argent, une espèce de long entretien. » Bernardo Bertolucci
Avec Le Dernier Tango à Paris, Bertolucci réalise un des films les plus aboutis, mais aussi le plus controversé de sa carrière. Il explore les relations humaines à travers les grands thèmes que sont la mort, le sexe, le fantasme, la solitude. De l’aveu même des membres de l’équipe, le tournage fut éprouvant, une expérience folle et douloureuse. Ils n’envisageaient pas que le film deviendrait un phénomène de société dans son contexte social et culturel. Plus de trente ans après sa sortie, Le Dernier Tango à Paris, vu comme “la face noire de la révolution sexuelle”, est véritablement le reflet des changements et des contradictions du début des années 70.
Le film est une œuvre charnière autant esthétiquement que thématiquement. Bien que Bertolucci affirme une influence de la Nouvelle Vague (notamment dans les scènes avec Jean-Pierre Léaud), la photographie aux teintes bien définies est particulièrement propre au cinéma des années 70. Enfin, il dépeint une France autant caractérisée par le souvenir de la guerre d’Algérie que l’avènement d’une nouvelle génération libérée par mai 68 et qui cherche à se positionner par rapport à ses aînés.
« Il apparaît aujourd'hui comme une provocante clameur romantique, la peinture d'une utopie qui tourne à l'autopunition. C'est un film impitoyable sur l'aveuglement du mâle dominateur et l'impasse d'une fusion sexuelle dans la tendresse. » Télérama
« Enfin débarrassé de son aura sulfureuse, Le Dernier Tango a gagné la patine d’un des plus beaux films de Bertolucci (…) C’est un voyage fascinant que la photographie tour à tour bleuâtre ou orangée signée Storaro parait des charmes vénéneux du cauchemar. » L’Humanité