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BATAILLE D´ALGER, LA

(La Battaglio di Algeri)

Un film de Gillo PONTECORVO | Drame | Italie | 1965 | 123mn

7 octobre 1957. Les parachutistes du colonel Mathieu entrent dans la Casbah. Ils viennent s’emparer d’Ali La Pointe, le chef guérillero du Front de Libération Nationale.

Retour en arrière…

1er novembre 1954. Un message du Front de Libération Nationale lance la Bataille d’Alger. L’escalade terroriste démarre. Les tortures se multiplient. Les troupes françaises parviennent à arrêter les principaux chefs de la guérilla. Jusqu’à Ali La Pointe, en ce 7 octobre 1957. La Bataille d’Alger est une victoire pour les troupes françaises. Pourtant…

Trois ans plus tard. La révolution gronde dans les rues de la Casbah, tandis que la population algérienne réclame son indépendance.

Sortie en salles le 19 mai 2004


Avant, pendant, après :

quarante années de bataille


Avant…

C’est bien avant la fin des événements que Gillo Pontecorvo a le désir de réaliser un film sur la guerre d’Algérie. Son projet s’intitule alors Paras. Il est basé sur une enquête que lui et son co-scénariste Franco Solinas ont mené dans la Casbah, réputée très dangereuse pour les occidentaux.


1964. L’Algérie a gagné son indépendance. Saadi Yacef s’est battu pour libérer son pays et, là, il vient de créer Casbah Films. Il veut mettre sur pieds un film retraçant ces années de lutte. Il monte une co-production entre l’Algérie et l’Italie, et contacte trois metteurs en scène italiens : Francesco Rosi, Luchino Visconti, Gillo Pontecorvo. Ce dernier accepte, à condition d’avoir une autonomie de point de vue et une totale liberté artistique.


Gillo Pontecorvo et Franco Solinas se plongent dans six mois de recherches intensives : ils fouillent les archives de police, relisent la presse de l’époque, interrogent aussi bien des vétérans des troupes françaises que des révolutionnaires algériens. A tout cela s’ajoutent les propres souvenirs de Saadi Yacef, qu’il a couché sur papier en prison, après avoir été arrêté par les Français. L’écriture du script prend à Franco Solinas six mois supplémentaires.


Pendant…

Gillo Pontecorvo obtient l’autorisation de filmer sur les lieux mêmes de la Bataille d’Alger, y compris dans les anciens quartiers généraux des forces françaises dont les décors parfois délabrés sont reconstitués sur place. L’objectif : retracer la géographie exacte des événements. Dans la Casbah, les rues sont si étroites que seules les caméras à l’épaule peuvent être utilisées. De cette contrainte naît le style très documentaire du film. Pour l’anecdote, on raconte que pendant le tournage, le metteur en scène ne cesse de siffler la musique qu’il a composé avec Ennio Morricone, un entêtant mélange de percussions, afin, dit-il, de ne pas perdre le rythme du film.


Le cinéaste a emmené avec lui neuf techniciens italiens. Le reste de son équipe est composé de locaux sans expérience, auxquels le chef opérateur Marcello Gatti, notamment, apprend les rudiments du métier.


De même l’interprétation est-elle entièrement composée de non-professionnels, à une exception près : Jean Martin, acteur de théâtre marginalisé après qu’il ait signé un manifeste contre la guerre d’Algérie. Pour le rôle d’Ali La Pointe, le chef de la guérilla urbaine, Gillo Pontecorvo a découvert Brahim Haggiag, un paysan illettré, sur un marché à Alger. Saadi Yacef recrée devant les caméras le rôle qu’il a joué dans la vie, celui de commandant des troupes algériennes. Des milliers de figurants, hommes, femmes et enfants, de la Casbah, sont réunis pour les scènes de foule.


Après…

1966. La délégation française boycotte la présentation de La Bataille d’Alger au festival de Venise - ce qui ne l’empêche pas de repartir avec le Lion d’Or… Le gouvernement interdit la sortie du film en France. Trois nominations aux Oscars (meilleur film étranger, meilleur réalisateur et meilleur scénario) n’y changent rien.


Ce n’est qu’en 1971 que le film obtient son visa d’exploitation en France. A la suite de pressions politiques et de menaces de bombes, il est très vite retiré des écrans.


L’histoire de La Bataille d’Alger rebondit le 27 août 2003. Comme le révèle un article du Monde en date du 8 septembre 2003, le Pentagone américain a convié officiers d’état-major et civils à une projection privée du film. Selon le quotidien, « un responsable du ministère, dont les propos sont rapportés, anonymement, par le New York Times du 7 septembre, déclare que ce film "donne une vision historique de la conduite des opérations françaises en Algérie" et que sa projection était destinée à "provoquer une discussion informée sur les défis auxquels les Français ont dû faire face." »


En clair, le haut commandement américain tente d’étudier les erreurs de l’occupation française en Algérie afin de trouver une issue aux drames suscités par la présence des troupes américaines en Irak. Selon Garry Casimir, spécialiste : « Le film peut être vu comme une expérience de cinéma-vérité de ce qui se passe quand une nation occidentale s’impose d’elle-même au peuple musulman. »


Le 20 octobre 2003, c’est au tour de la chaîne française Public Sénat de diffuser le film… suivi d’un débat avec Saadi Yacef.


Le 9 janvier 2004, le film connaît une re-sortie triomphale aux États-Unis. Après une projection spéciale, deux jours plus tôt, à Bethesda (Washington, DC), en présence de Saadi Yacef, il est montré à New York, Los Angeles, Pasadena, Chicago, Washington et plus d’une douzaine de villes du pays, et récolte plus de 500 000 US$ de recettes.


19 mai 2004. La Bataille d’Alger reprend d’assaut les écrans français. Le public peut enfin l’applaudir en masse, presque quarante ans après l’ultime clap de tournage.

Chronique de la guerre d’Algérie


16 mai 1830. Une flotte de cinq cents navires français quitte Toulon. Cap sur : Alger.


5 juillet 1830. Le dey d’Alger signe l’acte par lequel l’Algérie se rend à la France. Ainsi démarre plus d’un siècle de colonialisme français en Algérie…


1er novembre 1954. La guerre d’Algérie est déclarée. Les divisions nationalistes se sont effacées, et un seul camp fait front contre la France : le Front de Libération Nationale (FLN). La France a déjà perdu, à cette date, la Tunisie, le Maroc, et l’Indochine lui glisse entre les mains. Elle n’est pas prête à laisser filer ce territoire. Le bras de fer durera jusqu’en 1962.


Le début des hostilités

Au matin du 1er novembre 1954, les guérilleros du FLN lancent des attaques dans toute l’Algérie contre les installations militaires, les postes de police, les hangars, les bâtiments publics. De sa base au Caire, l’organisation diffuse un message radio appelant les Musulmans d’Algérie à rejoindre la lutte pour la restauration de l’Etat algérien, un État souverain dans les principes de l’Islam. François Mitterrand, ministre de l’Intérieur, répond qu’il n’existe qu’une seule négociation possible : la guerre. Pierre Mendès-France, Premier Ministre, déclare quant à lui, devant l’Assemblée Nationale, qu’aucun compromis n’est possible lorsqu’il s’agit de défendre l’unité et l’intégrité de la République. Il poursuit en affirmant que le territoire algérien fait partie intégrante de la République française et qu’aucune cession n’est envisageable.


Pendant ce temps, le FLN travaille à convaincre les masses algériennes de soutenir le mouvement. Syndicats, associations d’étudiants ou groupements de femmes orientés vers la libération du pays, s’organisent, afin de mieux toucher les différents segments de la population. Les ténors de l’organisation trouvent les arguments pour légitimer le recours à la violence, qu’ils jugent indispensable à la victoire.


Alors que la campagne du FLN se répand dans tout le pays, de nombreux fermiers européens, les pieds-noirs, sont contraints de vendre leurs terrains et de trouver refuge à Alger. Parallèlement, des unités coloniales conduisant des opérations non-officielles, mais soutenues par la coopération passive de la police, mettent sur pied des « ratonnades » contre des membres supposés du FLN. Ces colons réclament la proclamation de l’état d’urgence, l’interdiction des groupements pour l’indépendance, et la peine capitale pour tous les crimes politiques.


La Bataille d’Alger

30 septembre 1956. Trois femmes algériennes placent des bombes en trois lieux symboliques, dont les bureaux d’Air France. C’est le début de la Bataille d’Alger.


Cet épisode particulier de la guerre d’Algérie correspond à la volonté du FLN de ramener le mouvement de lutte des campagnes vers les villes, afin d’engendrer une plus forte résonance. Les attentats du 30 septembre 1956 déclenchent une escalade de la violence, au cours de laquelle bombes et tueries deviennent le quotidien des habitants. De très nombreuses pertes s’accumulent chez les civils.


Côté français, le général Massu [modèle du Colonel Mathieu dans le film de Gillo Pontecorvo] a reçu pour mission d’utiliser tous les moyens nécessaires afin de rétablir l’ordre dans la ville. Il tente de combattre le terrorisme… par d’autres actes de terrorisme. Des membres du FLN sont arrêtés et torturés jusqu’à ce qu’ils parlent - ou non. Massu fait appel aux parachutistes afin de briser la grève générale de 1957 et de détruire les infrastructures du FLN. Mais ce dernier a montré à quel point il savait frapper au cœur de l’Algérie Française…


En dépit des plaintes du commandement militaire en place à Alger, le gouvernement français rechigne à admettre que le contrôle de la situation lui échappe, et que ce qui avait été présenté comme une opération de pacification a viré à la guerre coloniale. En 1956, la France a déjà envoyé plus de 400.000 soldats. Parmi eux se trouve la Légion Etrangère, mais, également, environ 170.000 Musulmans algériens, qui se sont portés volontaires.


Le commandement militaire français applique le principe de la culpabilité collective aux villages suspectés d’abriter, de nourrir ou d’aider de quelque manière possible les guérilleros. Ceux ne pouvant être atteints par les unités mobiles sont bombardés. Les autorités françaises entreprennent aussi un programme visant à déplacer des populations entières pour les parquer dans des camps sous supervision militaire, afin de les empêcher de venir en aide aux rebelles. Entre 1957 et 1960, plus de deux millions d’Algériens, issus, pour la plupart, des régions montagneuses, sont ainsi expulsés de leur foyer, et réinstallés dans les plaines. Les villages désertés sont détruits, les vergers et terrains sont saccagés. Si ce programme aura eu, au final, peu d’effet quant à la lutte contre la guérilla, il produira des conséquences désastreuses, d’un point de vue économique et social, qui se feront encore sentir une génération après.


En France, les crises ministérielles se succèdent les unes aux autres, et accroissent l’inquiétude de l’armée et des colons. Selon eux, leurs efforts pour maintenir la sécurité en Algérie sont sapés par la politique nationale. Le sentiment général est celui d’une débâcle semblable à celle qui s’est produite en Indochine. Le gouvernement français va-t-il ordonner à nouveau un retrait rapide des troupes, et sacrifier l’honneur de la patrie au profit de convenances politiques ? Une seule personne paraît capable de sauver la situation : le général de Gaulle, qui n’occupait plus de poste politique depuis 1946.


13 mai 1958. Une junte militaire dirigée par le général Massu s’empare du pouvoir à Alger. Elle demande à ce que de Gaulle soit nommé chef d’un gouvernement d’union nationale, investi des pouvoirs extraordinaires. Les observateurs entrevoient enfin la possibilité d’un dénouement à cette bataille sanglante.


4 juin 1958. « Je vous ai compris » déclare l’auteur de l’appel du 18 juin 1940 lors de son voyage en Algérie. « Vive l’Algérie française ! » s’exclame-t-il encore lors de son arrivée à Mostaganem, rehaussant les espoirs des colons et du haut commandement. En même temps, il propose des réformes économiques, sociales et politiques, afin d’améliorer la situation algérienne au sein de l’empire français. Et il recherche une « troisième force » parmi les Musulmans et les Européens, une « troisième force » qui ne soit liée ni aux colons les plus extrêmes ni au FLN.


Vème République

Avec le retour de de Gaulle, la Vème République se met en marche. Un comité de rédaction planche sur une nouvelle constitution, à laquelle l’Algérie est associée. Les Algériens, y-compris les femmes, sont invités, pour la première fois, à participer à un référendum avec les Européens afin de se prononcer sur ce nouveau texte.


Les initiatives de de Gaulle constituent une menace pour le FLN, qui perd le soutien d’un nombre croissant de Musulmans lassés de cette guerre, et plus réticents à l’idée d’une Algérie totalement indépendante. En réaction, l’organisation met sur pieds un gouvernement d’exil basé à Tunis, et qui est très vite reconnu par le Maroc, la Tunisie et plusieurs autres États arabes, par des pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe de l’Est et par l’Union Soviétique.


En août 1958, des commandos pro-indépendantistes pratiquent de nombreux actes de sabotage sur le territoire français. De l’autre côté de la Méditerranéenne, le FLN lance une campagne d’intimidation afin de dissuader les Musulmans de participer au référendum. Pourtant, 80% se rendent aux urnes en septembre, et parmi eux, 96% approuvent la nouvelle Constitution. En février 1959, de Gaulle est élu Président de la Vème République. Son injonction aux leaders rebelles de mettre fin aux hostilités et de participer aux élections a néanmoins essuyé un franc refus.


Entre 1958 et 1959, l’armée française a fini par gagner le contrôle militaire en Algérie. La bataille des idées reste toujours, en revanche, aussi vivace. Les voix se prononçant contre le conflit se font de plus en plus entendre dans l’hexagone. Des centaines de familles de soldats ont perdu un des leurs. La fièvre des attentats terroristes n’a pas épargné le territoire français. Les révélations sur les tortures utilisées par l’armée française à l’encontre du peuple algérien crée un sentiment d’indignation. Et de nombreux intellectuels soutiennent tout simplement le principe de libération nationale et le droit à la souveraineté de l’État.


16 septembre 1959. C’est dans ce contexte que le général de Gaulle lâche le mot d’autodétermination. L’intransigeance coloniale n’est plus de mise et l’indépendance peut enfin être envisagée.


S’estimant trahis par la position de de Gaulle, les colons, soutenus par des unités de l’armée française, montent une insurrection à Alger en janvier 1960 : c’est la Semaine des Barricades. Pendant que l’armée et la police restent immobiles, ces colons envahissent les locaux du gouvernement. De Paris, de Gaulle demande à l’armée, au cours d’une allocution télévisée, de lui rester fidèle, et de soutenir sa position sur place. Le haut commandement entend son appel et l’insurrection se dissipe. Malgré la perte de nombreux leaders anti-indépendantistes, emprisonnés ou transférés, ce échec ne décourage pas l’ensemble des colons. Des groupes armés développent leurs activités terroristes à l’encontre des Musulmans, mais aussi des partisans de la nouvelle politique française.


L’Algérie est désormais divisée : à la rébellion du FLN contre la France s’ajoute une guerre civile au sein de chaque communauté.


Le Putsch des Généraux

Une nouvelle insurrection est tentée par des hauts gradés de l’armée française et des extrémistes anti-indépendantistes en avril 1961. Les hommes à la tête de ce Putsch des Généraux ont pour ambition de s’emparer du pouvoir en Algérie et de renverser le régime de la Vème République. Ce coup raté marque un tournant dans l’attitude officielle de la France : désormais, de Gaulle peut légitimement envisager d’abandonner les colons.


Les négociations avec le FLN sont rouvertes le mois suivant à Évian. Après plusieurs faux départs, le cessez-le-feu est décrété pour le 19 mars 1962. Les Accords d’Évian signés le 18 mars 1962 accordent aux colons une protection légale sur une période de trois ans ; au-delà, ils auront l’obligation de devenir citoyens algériens. En juin, l’électorat français se prononce par référendum et approuve ce texte à 91%.


Pendant les trois mois qui séparent le cessez-le-feu du référendum, les colons les plus extrémistes lancent une nouvelle campagne de terrorisme contre les Musulmans et, surtout, contre la police et l’armée française afin de briser les accords. Créée pour empêcher les négociations d’Évian, l’Organisation Armée Secrète (OAS) mène le carnage le plus atroce que l’Algérie ait connu en huit ans de guerre. En mars, une moyenne de cent vingt bombes est posée quotidiennement avec des écoles et des hôpitaux pour cible.


Mais la menace terroriste, qui touche aussi la métropole, échoue dans ses objectifs. La trêve est déclarée le 17 juin 1962. Ce climat de haine et de peur achève de convaincre les Français d’Algérie de quitter le pays : le même mois, plus de 350.000 colons plient bagages. En un an, c’est 1,4 millions de réfugiés, dont presque toute la communauté juive et les Musulmans pro-Français, qui entrent dans l’exode. Seulement moins de 300.000 « colons » choisissent de rester.


1er juillet 1962. 6 millions d’Algériens participent à un référendum « pour ou contre » l’indépendance - sur un électorat de 6,5 millions. Le vote est quasi-unanime. De Gaulle prononce solennellement dès le lendemain l’indépendance de l’Algérie.


La guerre des chiffres

Le coût de la guerre en hommes est encore discuté aujourd’hui. En 1962, le FLN chiffre à 300.000 le nombre de morts liés aux huit années de guerre. Plus tard, des sources algériennes haussent le nombre à 1,5 millions. Les autorités françaises, elles, proposent une estimation de 350.000. Les militaires français ont listé leurs pertes à presque 18.000 morts et 65.000 blessés ; les décès de civils en métropole ont été estimés à 3.000 (inclus dans un total de 10.000 personnes touchées) au cours des 42.000 incidents terroristes répertoriés ; 141.000 combattants rebelles ont été tués par les forces de sécurité, et plus de 12.000 Algériens sont morts lors de purges internes menées par le FLN, lequel, toujours selon le point de vue français, a fait 70.000 victimes parmi les civils musulmans. La guerre a aussi déraciné plus de 2 millions d’Algériens, exilés en France ou bien au Maroc, en Tunisie, ou encore dans l’arrière-pays algérien, où la famine et la maladie ont sévi. Et la déclaration d’indépendance est loi d’avoir mis fin aux règlements de comptes, puisque de nombreux Musulmans pro-Français ont été éliminés par le FLN.


Source : Library of Congress Country Study of Algeria


Influences

Si le public français a peu vu La Bataille d’Alger, boycotté pendant des années, interdit à sa sortie, peu diffusé à la télévision, le film n’en a pas moins inspiré de nombreux cinéastes. C’était l’un des films préférés de Sam Peckinpah. On raconte aussi que Stanley Kubrick l’aurait visionné pour préparer la séquence finale de Full Metal Jacket. Plus récemment, Gaspar Noé l’a inclus dans sa sélection pour L’Étrange Festival. Et le film Bloody Sunday, sur le drame irlandais, lui a souvent été comparé…


Saadi Yacef Acteur de son propre rôle.

Il naît à Alger en 1928. Il suit une formation de boulanger, puis, dès 1947, s’implique dans les soubresauts politiques qui agitent son pays. Après la première grande révolte algérienne contre l’occupation française en novembre 1954, il devient commandant de l’organisation militaire pour le Front de Libération Nationale. Entre l’automne 1956 et l’été 1957, il planifie ainsi plusieurs attentats à la bombe dans des lieux publics tout autour d’Alger. Le 24 septembre 1957, sa cachette aux fin-fonds de la Casbah est encerclée par les troupes françaises. Condamné à mort par un tribunal militaire en 1957, il est libéré en mars 1962 après l’indépendance de l’Algérie.


C’est alors qu’il crée Casbah Films, dans le but de produire un long métrage basé sur son propre récit. Il y joue son propre rôle, ou presque.


Jean Martin Colonel Mathieu. Il est le seul acteur professionnel du film.

Né en 1922, il fait ses débuts sur les planches sous la houlette du metteur en scène Roger Blin. C’est ainsi qu’il apparaît dans ses créations de pièces signées Samuel Beckett, Arthur Adamov et Eugene Ionesco. A partir de 1956, il collectionne les seconds-rôles sur le grand écran : figurant sur le Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy, il passe au Paris nous appartient de Jacques Rivette, puis apparaît dans une bonne cinquantaine de films dont, au hasard, Fortunat, La Religieuse, Je t’aime je t’aime, Manon 70, La Promesse de l’aube, L’Héritier, Chacal, Mon nom est personne, Glissements progressifs du plaisir, La Moutarde me monte au nez, Rosebud, Peur sur la ville, L’Aile ou la cuisse, Inspecteur la Bavure et, plus récemment, Lucie Aubrac. Sans oublier de très nombreux téléfilms et séries. Il prête aussi sa voix à l’oiseau du dessin animé de Paul Grimault, Le Roi et l’oiseau.


Avec son physique imposant, Jean Martin ressemble étonnamment au général Jacques Massu, dont son personnage de Colonel Mathieu a été en partie inspiré.


Franco Solinas Scénariste de La Bataille d’Alger.

Il naît en 1926 et meurt en 1982. Romancier et scénariste italien, il collabore à la plupart des films de Gillo Pontecorvo : Giovanna, La Grande route bleue (adapté de son propre livre), Kapo, La Bataille d’Alger et Queimada. Son nom figure aussi au générique des Dents du Diable (1959) de Nicholas Ray, Vanina Vanini (1961) de Roberto Rossellini, Salvatore Giuliano (1961) de Francesco Rosi, État de siège (1973) et Hanna K. (1973) de Costa-Gavras, L’Assassinat de Trotsky (1972) et Monsieur Klein (1976) de Joseph Losey, et de quelques westerns spaghetti signés Damiano Damiani ou Sergio Corbucci.


Ennio Morricone Compositeur de légende.

Il naît à Rome en 1928. Comme de nombreuses autres de ses partitions, la musique de La Bataille d’Alger (co-signée avec le réalisateur Gillo Pontecorvo) est entrée dans l’inconscient collectif. Son nom apparaît au générique de presque cinq cents films. Un record, dont on peut retenir des collaborations avec Bernardo Bertolucci sur Prima della rivoluzione (1964), 1900 (1976), La Luna (1979) ; avec Sergio Leone sur Pour une poignée de dollars (1964), Le Bon, la Brute et le truand (1966), Il était une fois dans l’Ouest (1968), Il était une fois la Révolution (1971), Il était une fois en Amérique (1984) ; avec Pier Paolo Pasolini sur Des oiseaux petits et gros (1966), Théorème (1968), Salo (1976) ; ou encore avec Marco Bellocchio sur Les Poings dans les poches (1966), La Chine est proche (1967) ; Mario Bava sur Diabolik (1968) ; Henri Verneuil sur Le Clan des Sicilens (1969), Peur sur la ville (1975) ; Elio PetriEnquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon sur (1970) ; Dario Argento sur L’Oiseau au plumage de cristal (1970), Le Syndrome de Stendhal (1996), Le Fantôme de l’Opéra (1998) ; les frères Taviani sur Allonsanfan (1974) ; Francis Girod sur Le Trio infernal (1974) ; Valerio Zurlini sur Le Désert des Tartares (1976) ; John BoormanL’Hérétique sur (1977) ; Terrence Malick sur Les Moissons du ciel (1978) ; Edouard Molinaro sur La Cage aux folles (1978) ; Georges Lautner sur Le Professionnel (1981) ; John Carpenter sur The Thing (1982) ; Roland Joffé sur Mission (1986), La Cité de la joie (1992), Vatel (2000) ; Brian De Palma sur Les Incorruptibles (1987), Outrages (1989), Mission to Mars (2000) ; Roman Polanski sur Frantic (1988) ; Giuseppe Tornatore sur Cinéma Paradiso (1989), Malèna (2000) ; Adrian Lyne sur Lolita (1999), Oliver Stone sur U-Turn (1997) ou Warren Beatty sur Bulworth (1998).


Outre La Bataille d’Alger, il a également composé les musiques de Queimada et Ogro pour Gillo Pontecorvo.

Réalisation : Gillo PONTECORVO

Scénario : Gillo PONTECORVO, Franco SOLINAS

Avec : Jean MARTIN, Yacef SAADI, Brahim HAGGIAG, Ugo PALETTI, Fusia EL KADER

Musique : Ennio MORRICONE, Gillo PONTECORVO

Directeur de la photographie : Marcello GATTI

Montage : Mario MORRA, Mario SERANDREI

Producteurs : Antonio MUSU, Yacef SAADI

Production : Igor Films, Cabash Film

        
        
Réalisateur
Rainer Werner FASSBINDER

Gillo PONTECORVO


Il naît à Pise en 1919. Pendant la seconde guerre mondiale, tout en suivant des études de chimie, il travaille comme journaliste et messager pour le parti communiste italien. Il participe à un réseau de partisans anti-fascistes et prend pour nom de guerre Barnaba. Une fois la paix signée, il devient correspondant à Paris de plusieurs journaux italiens. C’est alors qu’il voit le film Paisa de Rossellini et, aussitôt, abandonne son métier de journaliste, achète une caméra et commence à tourner des courts métrages documentaires.

 

En 1956, Giovanna relate la grève des femmes dans une usine de tissus. L’année suivante, il tourne son premier long métrage, La Grande route bleue (La grande strada azzura), aussi exploité sous le titre Un dénommé Squarcio. Cette adaptation d’une nouvelle de Franco Solinas, qui deviendra son scénariste de prédilection, décrit la vie difficile d’un petit village de pêcheurs. On y voit Yves Montand lutter pour nourrir sa famille, sous le regard de sa femme, Alida Valli, et au milieu d’un océan bleu azur à perte de vue. En 1959, Kapo narre l’histoire d’une jeune fille juive, internée dans un camp de concentration, et qui devient l’auxiliaire des officiers nazis.

 

Le projet suivant du cinéaste connaît plus d’aléas. Gillo Pontecorvo songe très vite à un long métrage sur la guerre d’Algérie. Mais celui-ci ne voit le jour que trois ans après la fin des hostilités, lorsque Saadi Yacef, ancien commandant des troupes algériennes, devenu président de Casbah Films, lui propose l’idée d’un film basé sur ses propres souvenirs de combat. Ce sera La Bataille d’Alger (La battaglia di Algeri), en 1965.

 

En 1971, Queimada est de nouveau un regard sur le colonialisme, cette fois dans les Antilles du XIXème siècle. L’histoire du cinéma a surtout retenu les caprices de la star, Marlon Brando, sur le plateau… En 1979, Ogro traite du terrorisme, à travers le meurtre du successeur du général Franco, et de la fin d’une dictature. C’est le dernier long métrage en date du metteur en scène. En 1983, cet homme engagé a déclaré au Guardian britannique : « Je ne suis pas un révolutionnaire à tout prix. Je suis simplement un homme de gauche, comme beaucoup de Juifs Italiens. »

 

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