Au cinéma le 4 avril 2018 en version restaurée inédite
QUI A BIEN PU EMPOISONNER LA BARBANTE HEATHER BABCOCK,
ADMIRATRICE ÉPERDUE DE LA STAR MARINA GREGG-RUDD ?
Après le succès des deux précédentes adaptations d’Agatha Christie, les producteurs John Brabourne et Richard Goodwin décident cette fois de transposer à l’écran une enquête de Miss Marple, l’autre personnage phare de la romancière. Ils engagent pour cela le réalisateur Guy Hamilton, connu pour avoir déjà tourné quatre James Bond. Quant à Miss Marple, elle est incarnée par l’actrice anglaise Angela Lansbury qui figurait déjà au casting de Mort sur le Nil. Le reste de la distribution est tout aussi alléchant : Elizabeth Taylor, Kim Novak, Geraldine Chaplin, Rock Hudson ou Tony Curtis… Tous incarnent à merveille ces représentants du système hollywoodien – passionnés, narcissiques, aux moeurs plus ou moins libérées – que la romancière s’amuse à opposer à l’univers replié et puritain de la campagne anglaise. Avec ses dialogues caustiques sur le milieu du cinéma – les joutes verbales entre les deux stars ennemies interprétées par Elizabeth Taylor et Kim Novak sont particulièrement savoureuses –, Le Miroir se brisa est un polar réjouissant qui multiplie les fausses pistes, toujours savamment déjouées par l’inénarrable Miss Marple. C’est d’ailleurs en se faisant remarquer pour ses rôles dans des films policiers tels que Mort sur le Nil et Le Miroir se brisa qu’Angela Lansbury deviendra quatre ans plus tard l’héroïne de la célèbre série Arabesque.