Né en 1912 à Ferrara (Italie) et décédé à Rome le 30 juillet 2007.
Après des études à Ferrara puis Bologne (sciences économiques), il se consacre au journalisme.
Parti pour Rome en 1939, il collabore à la revue Cinéma. Il est envoyé en tant qu'assistant stagiaire auprès de Carné qui réalise Les Visiteurs d'un Soir.
Il entreprend en 1943 son premier essai, Gentle del Po (CM documentaire) mais c'est comme scénariste qu'il participe à Chasse Tragique (G. de Santis, 1948) et au Cheikh Blanc (F. Fellini, 1952).
Après une dizaine de courts métages, il tourne Chronique d'un amour en 1950, début d'une filmographie relativement peu abondante, héritière pour une part du néoréalisme dans ss constats d'échecs sociaux (les Vaincus - interdit en France jusqu'en 1963... - ou le Cri) et de l'interrogation pavésienne sur la solitude et l'incommunicabilité (Femmes entre elles, l'Avventura). C'est ce dernier titre qui vaut à Antonioni la notoriété en 1960, comme il marque une rupture par rapport aux motivations psychologiques traditionnelles et à l'argumentation dramaturgique des films précédents. (...) La fortune de ces films (...) est qu'ils correspondent alors à un phénomène de sensibilité : l'incommunicabilité, la déshumanisation de la vie, l'agression du monde (...)
À l'évidence, Antonioni est un cinéaste de la solitude. Son univers nocturne, déserté, et qu'habite le silence, ou les paroles inutiles, convenues et dérisoires ne retiennent aucune dérive de s'accomplir, a su refléter un monde qui, pour une part, est aussi le nôtre. Et rien n'est jamais vulgaire, ni démagogique, ni dramatiquement exagéré dans son oeuvre. C'est un cinéma de la "sous-convention", ainsi que l'on a défini les romans de Nathalie Sarraute.
Le peu que chacun communique n'est pas dit... Intellectuel et lyrique à la fois, Antonioni occupe, face à cette réelle impasse, une place bien particulière. L'importance qu'il accorde à l'esthétique est différente, dans sa nature même, du raffinement de Visconti, du baroque ironique de Fellini; son sens de la réalité a pris, très tôt, ses distances par rapport à De Sica, à Lattuada. Et personne, dans la génération suivante, ne semble lui devoir quoi que ce soit.
Dictionnaire du cinéma, Larousse, 1986
FILMOGRAPHIE
Eros (2003)
Destinazione Verna (2000)
Par-dela les nuages (1995)
Identification d'une femme (1982)
Le mystère d'Oberwald (1980)
Profession : reporter (1975)
Chung Kuo - La Chine (1972)
Zabrishie Point (1970)
Blow up (1966)
I Tre Volti (1965)
Le désert rouge (1964)
L'éclipse (1962)
La Nuit (1961)
L'Avventura (1960)
Le Cri (1957)
Femmes entre elles (1955)
La dame sans camelias (1953)
L'amour à la ville (1953)
Les Vaincus (1952)
Chronique d'un amour (1950)
Ce téléphérique du Mont Faloria (1950)
Superstition (1949)
La Rayonne (1949)
Nettoyage urbain (1948)
Le mensonge amoureux (1948)
Les gens du Po (1943)